­ Plus de 40 chrétiens massacrés au Nigéria lors du Dimanche des Rameaux

COMMUNIQUÉ DE PRESSE 

Plus de 40 chrétiens massacrés au Nigéria lors du Dimanche des Rameaux

Ce dimanche 13 avril, au moins 43 personnes ont été tuées lors d’une attaque visant la communauté chrétienne de Kimakpa, dans la région de Bassa. Plusieurs maisons ont été brûlées avec leurs habitants. Certains corps sont encore en cours d’identification.

«Notre peuple vit dans la peur»

Cette attaque, perpétrée par des militants extrémistes Fulani, s’inscrit dans une série de raids meurtriers depuis la fin du mois de mars au Nigéria. Au total, l’ONG Portes Ouvertes France et Belgique (réseau Open Doors International)* estime qu’au moins 62 chrétiens ont été tués depuis le 24 mars dans l’État de Plateau, au cours de 4 attaques.

Parmi eux, des hommes, mais aussi une femme enceinte, des enfants et des personnes âgées ont été égorgés, brûlés vifs ou tués par balle. «Notre peuple vit dans la peur. Les enfants ne vont plus à l’école, même aller à l’église est impossible, car vous courez pour sauver votre vie», déclare Titus Ayuba Alams, conseiller spécial des autorités locales pour le bien-être des travailleurs et affaires de l’entreprise.
 

Des milliers de personnes déplacées

Les attaques de ce type sont souvent préméditées et ciblent en particulier les villages chrétiens, dans le but d’affaiblir et de détruire l’église locale. Ces dernières surviennent au début de la saison des pluies: c’est une période cruciale pour les agriculteurs. La plupart des personnes attaquées et maintenant déplacées dépendaient de leurs fermes pour survivre.

Des milliers de personnes ont été forcées de fuir à cause de la destruction de leur ferme ou de leur logement. Lors de ces attaques, le pasteur Ayuba Matawal, président du Comité d’assistance aux déplacés de Bokkos, déplore: «Plus de 200 maisons ont été brûlées, laissant plus de 3.000 personnes déplacées.»

Au total, 16,2 millions de chrétiens sont déplacés internes en Afrique Subsaharienne à cause des violences. 

Inquiétudes pour Pâques

Lors des célébrations traditionnelles comme Noël ou Pâques, le risque d’attaques à l’encontre des communautés chrétiennes augmente. Ceux choisissant de se rassembler peuvent subir de fortes discriminations, voire des attaques, comme ce fut le cas à Pâques 2019 au Sri Lanka où plus de 260 chrétiens avaient perdu la vie.

L’État de Plateau au Nigéria a été le théâtre d’attaques coordonnées autour de Noël 2023. En plus des drames récents, Portes Ouvertes alerte sur la possibilité que de nouvelles attaques se produisent dans les jours à venir. Jo Newhouse, porte-parole du travail de Portes Ouvertes en Afrique Subsaharienne, déclare:

«Nous appelons d’urgence les gouvernements local et national  du Nigéria à sécuriser ces zones et à protéger les communautés vulnérables. Les communautés chrétiennes observent la Semaine sainte à l’approche du week-end de Pâques, et aimeraient se rendre à l’église et passer ce temps avec leurs familles à commémorer la mort et la résurrection de Jésus-Christ.»

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