17 Novembre 2024
La vie nous pose parfois des questions très difficiles. Devrait-on donner l’aumône à quelqu’un en qui vous voyez de l’insincérité? Doit-on céder là où cela peut être perçu comme une concession au mal? Que doit faire un chrétien? Le 25 novembre nous commémorons saint Jean le Miséricordieux qui a montré tout au long de sa vie que les réponses à ces questions se résument à un seul principe: Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait (Mt 5 : 48). La vertu n’a pas d’autre critère que la conscience. Il ne s’agit pas d’un modèle d’un meilleur ordre social, ni d’un système moral, mais d’un chemin vers la perfection infinie de l’individu.
Saint Jean, le patriarche d’Alexandrie, n’a jamais refusé un mendiant. Un jour, alors qu’il se rendait à l’hôpital, il a rencontré un mendiant et lui a donné six pièces d’argent. Le mendiant, ayant changé de vêtements, a rattrapé le patriarche et a encore demandé l’aumône. Saint Jean lui a donné encore six pièces d’argent. Lorsque le mendiant a demandé l’aumône pour la troisième fois et que les serviteurs ont commencé à le chasser, le patriarche a ordonné de lui donner 12 pièces d’argent, en disant: ‟Est-ce le Christ qui me tente?”
Dans de tels cas, nous sommes souvent préoccupés par le souci de la société de peur que notre indulgence pour le mensonge ne lui donne une raison de se répandre. Souvent nous nous justifions par le fait que nous n’avons pas encore atteint le niveau de perfection où il est possible de présenter l’autre joue si on nous frappe sur la joue droite (Mt 5 : 38). En même temps, nous oublions que les commandements ‟ne pas résister au méchant”, ‟si quelqu'un veut plaider contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau”, ‟donne à celui qui te demande” (Mt 5 : 39, 40, 42) nous ont été donnés par le Seigneur qui nous a sauvés du péché. Le Seigneur ne nous appelle pas à rendre le monde plus confortable, plus gentil et plus juste. ‟Vous êtes le sel de la terre”, − dit le Seigneur. − ‟Vous êtes la lumière du monde” (Mt 5 : 13, 14). Nous sommes appelés à apporter à ce monde ce qu’il n’a pas, ce qui lui est inconnu. Nous sommes appelés à surprendre le monde, pas seulement à le rendre meilleur.
Lorsqu’un citadin a insulté George, le neveu du patriarche Jean, il a demandé au saint de punir le coupable. Le saint a promis de le faire de telle manière que tous les habitants d’Alexandrie seraient surpris. Cela a calmé George, et saint Jean a commencé à lui enseigner la nécessité de la douceur et de l’humilité, puis, appelant le coupable, il a annoncé qu’il l’exemptait de payer le tribut de l’église pour la terre. Toute la ville d’Alexandrie a été vraiment surprise par cette ‟vengeance”.
Saint Jean nous enseigne: nous luttons pour la vérité et pour la justice depuis trop longtemps et avec trop de persistance, mais nous ne nous en rapprochons vraiment pas dans la réalité. Plus les gens défendent ces slogans, plus il y a d’incompréhension et d’hostilité dans le monde. Pourtant, nous ne sommes pas la source de la vérité, ni nos bonnes intentions le sont, mais Dieu seul, le Créateur et Sa parole. Ainsi, en faisant confiance à Ses commandements, nous apportons au monde bien plus de bonté et de justice que la défense la plus sincère et la plus désintéressée de ces vertus avec notre esprit et nos forces.
George a compris la leçon de son oncle. Que l’exemple du saint nous enseigne à tous à avoir confiance en la sincérité de ceux qui demandent, à ne pas nous mettre en colère en réponse à des insultes injustes et à surprendre le monde qui nous entoure.
Par Roman Savchuk