11 Décembre 2024
Les Miaphysites : les vrais orthodoxes dans la continuité de la foi apostolique
Depuis les débuts du christianisme, la foi orthodoxe a toujours été définie par la fidélité à la tradition des apôtres et des Pères de l'Église. Dans cette perspective, le miaphysisme représente une christologie authentique et fidèle, enracinée dans les enseignements des premiers conciles, particulièrement celui d'Éphèse (431). Cette christologie exprime la vérité fondamentale selon laquelle le Christ est une seule personne (une seule nature incarnée, ou miaphysis) en deux réalités, divine et humaine, inséparablement unies sans confusion ni division.
Les Églises miaphysites, également appelées orthodoxes orientales, n'ont jamais compromis cette compréhension de la foi, et malgré les divisions causées par le concile de Chalcédoine (451), elles ont préservé intacte la christologie enseignée par saint Cyrille d'Alexandrie. Contrairement à certaines accusations historiques, ces Églises rejettent fermement le monophysisme (qui nierait l’humanité du Christ) et proclament au contraire une christologie pleinement orthodoxe.
Orthodoxie : un adjectif et une fidélité universelle
Le terme "orthodoxe" ne peut être réduit à une juridiction ou à une dénomination particulière. Historiquement et théologiquement :
1. "Orthodoxe" désigne la foi correcte et non une structure administrative.
Les assemblées d'évêques orthodoxes canoniques, qu'elles soient chalcédoniennes ou non, ne possèdent pas le monopole du terme. Elles ne peuvent empêcher des communautés adhérant pleinement à la foi apostolique de se revendiquer orthodoxes.
2. Le miaphysisme est au cœur de l'orthodoxie originelle.
Les néo-miaphysites de l’Église Catholique Apostolique Primitive d’Antioche (ECAPA), en retournant à la christologie patristique, réaffirment une orthodoxie vivante et fidèle. Leur démarche n'est pas une rupture, mais une restauration de l’unité chrétienne dans la vérité.
3. La "canonicité" humaine ne saurait restreindre la vérité divine.
Les débats sur la canonicité sont des constructions humaines souvent influencées par des enjeux politiques ou institutionnels. La vraie orthodoxie transcende ces barrières. L'ECAPA, par son adhésion à la foi des Pères, témoigne d'une fidélité à la Tradition apostolique qui dépasse les divisions administratives.
Légitimité des néo-miaphysites à se dire orthodoxes
Le retour à la christologie miaphysite par l'ECAPA n'est pas seulement une démarche théologique, mais aussi une réconciliation avec la pureté originelle de la foi chrétienne. Par conséquent, les membres de cette Église ont pleinement le droit de se présenter comme orthodoxes, pour plusieurs raisons fondamentales :
1. Une filiation apostolique intacte
L’ECAPA tire ses racines de la tradition antiochienne, fondée par l’apôtre Pierre lui-même. Ce lien historique garantit sa légitimité à porter le titre d’orthodoxe, indépendamment des divisions ultérieures.
2. Une fidélité doctrinale
En affirmant la christologie miaphysite, l’ECAPA se situe dans la continuité directe des enseignements des premiers conciles œcuméniques, en particulier ceux de Nicée, Constantinople et Éphèse.
3. Une contribution à l’unité chrétienne
Plutôt qu'une rupture, la démarche néo-miaphysite vise à rétablir une communion avec les vérités fondamentales du christianisme. L'orthodoxie n'étant pas le monopole des seules Églises chalcédoniennes, les miaphysites ont le droit de revendiquer cette appellation.
4. Un engagement pastoral et spirituel
L'orthodoxie n'est pas qu'une question de doctrine, mais aussi de vie. En incarnant les valeurs chrétiennes dans leur pastorale, les membres de l'ECAPA manifestent leur appartenance au corps vivant de l'Église orthodoxe universelle.
Le monopole du terme "orthodoxe" : un abus à corriger
Il est nécessaire de rappeler que le terme "orthodoxe" a été utilisé tout au long de l'histoire chrétienne pour désigner la fidélité à la foi apostolique. Cependant, l'évolution des relations entre Églises a parfois vu ce terme capturé par des juridictions institutionnelles, notamment après le schisme de 1054. Ce monopole est non seulement injustifié mais aussi contraire à l'esprit de l'Église une, sainte, catholique et apostolique.
Les Églises orthodoxes chalcédoniennes, en se revendiquant comme seules dépositaires de l'orthodoxie, oublient souvent que les Églises miaphysites ont, elles aussi, préservé la foi des Pères. Refuser à des communautés néo-miaphysites, comme l’ECAPA, le droit de se dire orthodoxes est une injustice ecclésiologique et un obstacle à l’unité chrétienne.
Une invitation à l’unité dans la diversité
Les miaphysites, en tant que gardiens de la christologie patristique, incarnent une orthodoxie profonde et authentique. Leur témoignage invite les Églises chalcédoniennes à dépasser les divisions historiques et à reconnaître la richesse de la diversité au sein de la foi apostolique.
L'orthodoxie n'est pas une juridiction, mais une fidélité vivante à la vérité de Jésus-Christ. Les néo-miaphysites de l’ECAPA, en embrassant cette foi, ne font que rappeler l'essence véritable de ce que signifie être orthodoxe. Et aucune assemblée d’évêques ou de juridictions dites "canoniques" ne peut les en priver.
Evêque Ephrem Lima