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Patriarcat d'Antioche et de Jerusalem

Le monde tient par la prière...

Le monde tient par la prière...

Le staretz Silouane, qui vécut les cinquante dernières années de sa vie au Mont Athos, disait : « Le monde tient par la prière ; si la prière cessait, le monde périrait. »

C’est à la prière du cœur qu’il pensait : prière des prières et cœur de la prière, manifestation originelle du Christianisme,  son patrimoine inaltéré... 

Supposons un instant que, perdu dans le désert, un homme se sache objectivement et irrémédiablement condamné, privé de toute confession, de toute parcelle eucharistique.

Que peut faire un tel homme en une telle extrémité ?... Rien d’autre qu’invoquer le Nom, avec une  confiance aimante, absolue, inconditionnelle, en Lui…

Maintes traditions enseignent que celui qui meurt s’achemine vers ce à quoi il s’est identifié dans ses derniers moments.

L’ultime image, l’ultime parole conditionnent toute la suite. Celui qui meurt en répétant le Nom divin a donc toutes les chances de rejoindre le Divin.

C’est dire l’importance de l’enchaînement, durant cette vie-ci, de la prière jaculatoire, dont chaque formule est une flèche lancée dans le cœur de Dieu : 


« Seigneur Jésus-Christ,

Fils de Dieu,

aie pitié de moi,

pécheur ! »  

 

Parfait instrument de réalisation, la prière du cœur est aussi l’activité la plus discrète qui soit,  la plus clandestine peut-on dire...

C’est là un autre aspect de sa modernité.

Au-delà de tout culte extérieur, Eucharistie invisible et insaisissable, la prière du cœur peut à la limite tenir lieu d’Eglise : elle subsisterait intacte, non profanée, si le monde était réduit à l’état de ruines calcinée ou d’un Goulag planétaire.

C’est à ce titre qu’elle apparaît d’une exceptionnelle opportunité. Car la prière du cœur a été divulguée précisément au moment où, en Occident, nos philosophes fourbissaient les armes de l’agnosticisme militant... 

N’est-il pas dit que toute « fin des temps » s’accompagne d’un dévoilement des secrets ? 
 

« Athos, la montagne transfigurée » de Jean Biès, Les Deux Océans, p. 242-247 

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