28 Septembre 2024
Le dimanche du Paralytique. Il s’agit de moi. Combien de temps encore vais-je rester couché près de la piscine et attendre que quelqu'un m'y plonge? Combien de temps vais-je mettre ma confiance en gens, espérer un miracle, alors que le Christ est proche et attend que je me décide à être guéri. Je pense que de nombreuses personnes pourront dire la même chose d'elles-mêmes.
Nous comptons sur les gens. Nous attendons que quelqu'un nous aide, que quelqu'un intercède, que quelqu'un prie pour nous. Nous oublions que le Christ est proche et qu’Il est toujours prêt à nous dire si nous voulons être guéris: ‟Lève-toi, prends ton brancard, et marche”.
Le Seigneur a créé notre monastère pour les paralysés − ceux qui se trouvent maintenant dans la clinique psychiatrique derrière notre clôture. Beaucoup d'entre eux disent que leur vie est insupportable, qu'ils ne veulent pas vivre du tout. Connaître le Christ, Le voir, Le rencontrer est vraiment une question de vie ou de mort pour chacun de nous.
Dieu nous donne la vie. Mais comment disposer de ce don? Ce dimanche, nous commémorons également les saints martyrs Boris et Gleb, morts de la main de leur frère, ne voulant pas se battre avec lui. Ils sont restés avec le Christ jusqu'à la fin. Leur exploit est étonnant. Ils n'avaient aucune culpabilité, ils étaient jeunes, pleins de vie. Mais ils ne voulaient pas de guerre avec leur frère, alors ils ont été tués.
En ces jours de Pâques, nous proclamons: le Christ est ressuscité, la mort n'existe pas, personne n'est dans la tombe. Cependant, la mort reste encore dans notre coeur, c'est le péché originel, notre nature. Nous avons hérité du péché, mais nous ne pouvons pas dire que nous n'y sommes pour rien, que c'est Adam et Eve qui sont à blâmer. Le péché fait partie de notre vie. Nous devons le combattre, mais nous nous y habituons, nous le justifions − c'est ce qui est effrayant. Le Christ est venu pour nous délivrer de la mort, pour nous donner la vie éternelle. La chose la plus importante pour nous est de l’obtenir.
L'essentiel est de rester avec le Christ. Il est toujours avec nous, mais nous nous cachons de Lui, nous L'évitons parfois, et c'est là la véritable tragédie de nos vies. Après tout, il nous faut juste Lui confier nos vies.
Par l'archiprêtre André Léméchonok