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Patriarcat d'Antioche et de Jerusalem

Lettre de Béthanie N° 212

Lettre de Béthanie N° 212

Au de juin nous avons fêté la naissance de saint Jean le Baptiste, dit aussi le précurseur. Un témoin, un prophète, porteur de la puissance et de l’esprit d’Elie, l’ami de l’époux, celui que Jésus reconnait comme le plus grand de tous les hommes qui sont nés sur cette terre.

Dans le ventre de sa mère, Elisabeth, il tressaille de joie quand Marie, enceinte de Jésus, rend visite à sa cousine. Déjà Jean discerne, déjà il est la lampe qui précède la Lumière qui va illuminer le monde, déjà il annonce la bonne nouvelle du salut. Il n’était pas la lumière mais le témoin de la Lumière. (Jn 1.8)

Jean comme Jésus, selon la Loi juive, est circoncis le huitième jour et il reçoit le nom que Dieu lui a donné et qui révèle sa vocation : Yohanan : Dieu fait grâce. Il est cette voix qui annonce Jésus, Yeshouah : Dieu sauve… On peut donc dire que Dieu fait grâce annonce que Dieu sauve !

Jean annonce cette joie et cette espérance au monde : Dieu nous fait grâce, Dieu nous sauve. Par sa naissance même, il témoigne de cela ; il témoigne de la miséricorde et de la puissance divine qui a rendu féconde Elisabeth, cette vieille femme stérile.

Il témoigne aussi de la miséricorde et de la puissance divine qui a libéré la parole de Zacharie, rendu muet par le péché du doute. Mais nous sommes tous des Elisabeth et des Zacharie, nous sommes tous vieux et stériles, quand nous oublions Dieu et que, souvent, nous sommes dans le doute intérieur.

L’histoire de saint Jean est notre histoire, il est une référence pour notre vie spirituelle. Vous savez que Jean a d’abord vécu dans la solitude, le jeûne et la prière.

A son exemple accordons nous des temps de désert pour nous retirer dans la chambre haute de l’intimité de notre cœur, pour méditer, pour prier. Mais écoutons aussi son appel au repentir, en posant un regard clair sur notre vie à la lumière de l’Esprit Saint, en confessant nos péchés et en implorant le pardon divin.

Faisons aussi nôtre sa voix quand elle nous dit : Il faut qu’Il grandisse et que moi je diminue. Il parle du Christ, bien sûr, car le Christ ne peut naître et grandir en nous si nous ne faisons pas diminuer la puissance de notre moi, de notre ego, si nous ne faisons pas de la place dans nos cœurs, dans notre vie.

Jean le Baptiste en nous désignant le Christ dit : voici l’agneau de Dieu (Jn 1.29), et ainsi il nous invite à orienter notre vie vers Jésus, vers cet agneau de Dieu qui nous délivre du poids, du fardeau de nos péchés et nous fait entrer dans la vie éternelle, c’est-à-dire dans la vie même de Dieu.

Il termine sa courte vie, décapité, pour avoir dit la vérité à Hérode. Par là il nous invite à avoir une attitude radicale face à la Vérité, la vérité ultime, pas celle de nos petites vérités relatives, mais Celle qui nous dit : Je suis le chemin, la vérité, la vie (Jn 14.6).

Il nous invite à être authentique face à Dieu, face aux autres et face à nous-mêmes, et cela quel qu’en soit le prix à payer. Par là il nous invite à traverser nos doutes, nos peurs et à aller jusqu’au bout.

Jean-Baptiste est un vrai guide dans la foi et le combat spirituel, prenons-le comme modèle, comme clef de lecture, de discernement de notre vie, mais aussi prions-le.

Avec toute mon affection en Christ !

Père Pascal

 

 

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