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Patriarcat d'Antioche et de Jerusalem

7 objets symboliques de l’art chrétien

Ces symboles figurent sur les sculptures, sur les vitraux ou sur les tableaux. Certains sont bien connus (croix, calice…) mais d’autres vous ont peut-être échappé au cours de vos visites (échelle, globe, bourse…).

Le livre : l’attribut des intellos ?

A partir du moment où il tient un livre, le Christ est dit « enseignant ». L’ouvrage symbolise sa connaissance et la sagesse de ses paroles. Portail de la cathédrale d’Amiens.

Sur les sculptures ou les vitraux, le livre n’est jamais figuré seul. En général, un personnage le tient. Cet attribut renseigne justement sur l’identité ou plus largement sur les fonctions de son propriétaire. Dans le symbolisme chrétien, le livre représente le savoir, la sagesse, la science et plus spécifiquement la Bible. Il se trouve donc entre les mains :

  • Des auteurs des quatre évangiles officiels : Mathieu, Marc, Luc et Jean. Les fameux évangélistes.
  • Des docteurs de l’Église, autrement dit des saints intellectuels qui ont pensé la foi chrétienne. Par exemple, l’évêque saint Augustin, le pape Grégoire le Grand, saint Thomas d’Aquin…
  • Des fondateurs d’ordres monastiques ou religieux (saint Benoît, Ignace de Loyola…), car ils sont les auteurs d’une règle de vie
  • Du Christ, bien entendu.

Le globe : contenir le monde en sa main

Les rois se reconnaissent principalement à leur couronne et leur sceptre. Ils peuvent aussi tenir, comme celui du centre, un globe, symbole de leur pouvoir. Galerie des rois sur la façade de la cathédrale d’Amiens.

Certains personnages tiennent un livre tandis que d’autres portent un petit globe dans leur main. Dans ce dernier cas, vous avez affaire à un homme très puissant : un roi, un empereur, le Christ ou Dieu. Car le globe représente le monde, la Terre, l’univers. Celui qui le possède est donc un souverain. Quand cette sphère est surmontée d’une croix, on la désigne sous le nom d’orbe crucigère.

L’échelle : élever l’âme

Allégorie de la Philosophie. L’échelle dressée contre son corps symbolise l’ascension de l’esprit. La connaissance, figurée par des livres, contribue à cette élévation. Cathédrale Notre-Dame de Paris. 

« Image de la progression et de l’élévation, l’échelle peut suggérer, par la succession de ses degrés, l’initiation spirituelle », explique Nathalie Le Luel, dans son Dictionnaire des symboles. Partagé par d’autres religions, cet accessoire exprime l’ascension de l’âme vers la perfection ou vers Dieu. « Les barreaux de l’échelle sont ainsi interprétés comme les différents degrés des vertus que le chrétien se doit de cultiver ».

Un prêtre et son assistant devant un autel portant un calice. Vitrail de Saint-Lubin, offert par des vignerons, dans la cathédrale de Chartres.

Le calice : du Christ au roi d’Arthur

Le calice est la coupe contenant le vin consacré lors de la célébration eucharistique, pendant la messe. Cet objet renvoie au dernier repas du Christ, la Cène. Entouré des douze apôtres, Jésus prit une coupe de vin et déclara « Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés » (évangile selon saint Mathieu).

Selon une légende médiévale, Joseph d’Arimathie aurait utilisé cette même coupe pour recueillir, au pied de la croix, le sang du Christ. Dans les romans des chevaliers de la Table Ronde, les personnages se battent pour retrouver ce précieux objet : c’est la quête du Graal.

Les démons emmènent enchaînés les damnés. Parmi eux,  sur la gauche, un homme porte une bourse suspendue au cou. L’avarice a été son vice, ce qui lui vaut les tourments de l’enfer. Cathédrale de Reims.

La bourse : un problème d’argent

À l’inverse du livre, un personnage qui porte une bourse (accrochée à la ceinture ou suspendue au cou) n’est pas en odeur de sainteté. Thésaurisant ses pièces d’or et d’argent, il symbolise l’avarice, l’un des sept péchés capitaux. Il est bon pour l’enfer, ce que montrent avec délice les sculptures du Jugement dernier.

La bourse est par ailleurs le meilleur indice pour identifier Judas sur les tableaux de la Cène, le dernier repas du Christ. Elle contient l’argent qu’il a reçu pour sa trahison : livrer Jésus aux grands prêtres juifs.

Trois formes de croix originales : la croix de l’ordre de Malte, la croix en tau (en forme de T) et la croix de Lorraine (ou d’Anjou) à double traverse.

La croix : le logo du christianisme

L’Église en a fait son symbole au Ve siècle après J.-C. La croix rappelle en effet le moment fondateur du christianisme : quand Jésus, crucifié, se sacrifie avant de triompher de la mort. La portée de ce signe est tellement forte que des ordres religieux et des familles nobles l’ont repris comme blason ou emblème, en variant la forme : sachez distinguer la croix de l’ordre de Malte, la croix en tau des frères antonins, la croix de Lorraine des ducs d’Anjou… La croix a même inspiré les plans d’église (mais pas toujours)

Christ cantonné de chandeliers. Vitrail de saint Jacques, XIIIe siècle. Cathédrale de Chartres

Le chandelier : un symbole lumineux

À l’esprit vient la menorah, le chandelier à sept branches, devenu, avec l’étoile de David, le symbole du judaïsme. Mais le christianisme aime aussi beaucoup poser des chandeliers dans l’église ou en représenter sur les sculptures et les vitraux. Car Dieu est lumière, selon la Bible. Au contraire du diable dont on dénonce la noirceur. Jésus cultive le même rapprochement : « Je suis la lumière du monde. Qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais aura la lumière de la vie » (Évangile selon saint Jean). Les chandeliers, mais aussi les cierges ou les lampes, matérialisent donc la présence divine.

En résumé, voici le sens des 7 objets chrétiens :

–         Le livre est l’attribut des personnes qui diffusent la parole du Christ ou qui ont écrit sur la doctrine chrétienne

–         Le globe est l’attribut des souverains : roi, Christ et Dieu

–         L’échelle symbolise l’ascension spirituelle de l’âme

–         Le calice rappelle le sang du Christ et son sacrifice

–         La bourse, accrochée à la ceinture d’un homme, désigne un avare. Sinon, elle se trouve en la main du traître Judas.

–         La croix est l’emblème des chrétiens depuis le Ve siècle.

–         Le chandelier symbolise la lumière et la présence divine

Ne reste plus qu’à les retrouver dans ou à l’extérieur de l’église. La croix ne devrait pas vous poser de problèmes, mais je félicite ceux qui découvriront une échelle. Un sacré défi.

L’AUTEUR

 

 

 

 

 

LAURENT RIDEL

Ancien guide et historien

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