9 Mars 2024
L’icône de la Mère de Dieu «Qui fait mûrir la moisson» dont le jour de fête est le 28 octobre, occupe une place particulière parmi d’autres icônes de la Mère de Dieu qui sont mentionnées dans le calendrier liturgique. De façon merveilleuse sont entrelacées en elle les choses terrestres et célestes, élevées et ordinaires. En bas de l’icône se trouvent des gerbes de seigle liées, notre pain essentiel. La Mère de Dieu est dépeinte assise sur les nuages. Elle élève Ses mains vers le ciel priant Dieu de prendre soin de nos besoins terrestres vitaux.
En 1890, avec la bénédiction de Saint Ambroise d’Optina, cette icône avait été écrite par les sœurs du monastère de Shamordino. Sa création est liée aux souci et préoccupation de Saint Ambroise pour les nécessiteux. En ce temps-là, une famine est survenue en Russie. Des dizaines de mille de gens se sont trouvés devant la menace de famine. Dans sa prière, Saint Ambroise s’est adressé à la Mère de Dieu pour Lui demander Son aide aux nécessiteux. La Très Sainte lui a apparu en songe et a promi Son intercession. Le starets a béni dessiner dans l’icône l’image qu’il a vue. Il a envoyé les copies de l’icône à ses enfants spirituels ayant les appelés à prier pour les nécessiteux et à leur accorder toute aide possible.
Le souci spirituel du starets a apporté des fruits terrestres. Dans les environs du monastère de Shamordino, les paysans ont fait une bonne récolte. Deux ans après, une copie de l’icône a été amenée à Voronezh et un office d’intercession a été célébré devant elle. Peu de temps après, une pluie est tombée, les champs se sont imprégnés d’humidité et ont donné une récolte.
L’icône de la Mère de Dieu «Qui fait mûrir la moisson» est vénérée particulièrement à notre monastère, à nos fermes. Notre service parmi les habitants des deux Centres d’accueil, l’un pour hommes et l’autre pour femmes, est rempli de sens spirituel profond: nous cherchons à aider chacun à trouver le chemin du salut, de la vie éternelle dans l’union avec Dieu dans Son Royaume Céleste. Le chemin du salut est rempli de travaux terrestres. Pour ne pas se désespérer et ne pas tomber dans la tristesse, chacun doit voir les fruits de son travail. Nous élevons nos prières pour avoir une bonne récolte et un succès dans nos labeurs.
En adressent leurs prières à la Mère de Dieu, les croyants Lui demandent devant Son icône «Qui fait mûrir la moisson» l’intercession dans leurs besoins terrestres: de les délivrer de la pauvreté, de la sécheresse et de la mauvaise récolte, de donner le pain quotidien. Donnant la bénédiction à l’écriture de l’icône, Saint Ambroise d’Optina nous a laissé sa prière personnelle qui se compose d’une ligne: «Donne-nous, aux indignes, au moins la rosée de Ta grâce». Nous entendons en elle un rappel important pour nous tous: malgré toute importance de notre bien-être terrestre, ce sera une grande faute de le mettre au centre de notre vie. Car un avare ne peut pas trouver la générosité. Celui qui ne donne pas entièrement l’amour aux autres, il ne le connaîtra pas, l’amour. Le jour de fête de l’icône «Qui fait mûrir la moisson», nous souhaitons à chacun de ne pas oublier les choses célestes dans ses labeurs terrestres.
Alexandre Piskunov