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Patriarcat d'Antioche et de Jerusalem

Ne pas céder à la manipulation de l’horreur.

Bien aimés frères et soeurs,

Face à l'horreur nous pouvons la condamner ou l'ignorer, nous pouvons même la justifier.

Ceci est lié à la raison humaine, a notre éducation, a l'interprétation de l'enseignement religieux dévoyé qui pourrait donner une justification au fait de tuer au nom de Dieu.

Mais l'horreur est de volonté humaine soumise à Satan. C'est au nom de Satan que l'on assassine!

L'homme se laisse manipuler par Satan et en tire une jouissance qu'aucune religion ne peut justifier.

Je condamne ces atrocités commises contre le peuple élu d'Israël.

Mais, pour que la Paix existe, nous devons aussi chercher en Dieu la Paix et l'Amour, réfléchir et surtout appliquer ces commandements :

Tu ne tueras pas

et

Aimer ces ennemis.

Si ce dernier commandement de Jésus-Christ vous semble inopportun, commencez par l'appliquer dans votre petite vie.

Bénissez vos ennemis et demandez à l'Esprit-Saint de vous guider et de vous faire vivre l'Amour que Dieu vous donne et qui fait disparaître de notre pensée malsaine le besoin de faire mourir l'autre, alors vous serez porteur de Paix.

Vous pensez surement,  je n'ai jamais tuer personne .... mais SI! 

Lorsque vous faite disparaître de votre mémoire le nom de votre ennemi ..... vous l'avez tué dans votre mémoire .... vous vous êtes vengé.

Si vous apprenez à aimer votre ennemi

vous le verrez se transformer

et son état d'ennemi mourra naturellement

sans le tuer.

 

+++Patriarche Jacques III

Ne pas céder à la manipulation de l’horreur.

Dans sa chronique, parue dans La Croix L’Hebdo du vendredi 20 octobre, l’écrivain Frédéric Boyer revient sur l’affrontement entre Israël et le Hamas, et souligne que « notre tâche éthique est de ne pas céder à la manipulation de l’horreur ».

C’est une chose très difficile à écrire. Existe-t-il une raison à l’horreur ? Le désespoir peut-il, sinon justifier, du moins expliquer le pire ? 

Je ne suis pas parvenu à me détourner de cette question devant les massacres commis par le Hamas en Israël les 7 et 8 octobre. Je ne crois pas que le désespoir ait été le déclencheur d’une telle abomination, planifiée et exécutée froidement. 

Je pense plutôt que le désespoir des Palestiniens n’est que l’alibi monstrueux de telles attaques, qui furent programmées pour à leur tour devenir l’alibi terrifiant d’une riposte dévastatrice.

L’horreur n’est pas la conséquence extrême d’une histoire injuste ni ne se justifierait par cette histoire.

Les massacres ont été commis pour nier toute histoire possible. 

Pour que l’histoire de la violence parmi nous ne parvienne plus à s’énoncer. 

Qu’il n’y ait plus d’histoire possible et qu’il ne reste que ce pourrissement généralisé qui dure au moins depuis 80 ans, de guerres civiles plus ou moins larvées où des frères tuent leurs frères, et d’oppressions. 

Une situation où chaque effort de paix a été sabordé à l’intérieur de chaque camp et par les luttes d’influences des puissances étrangères. 

Le tout sur une terre démembrée, avec des territoires confettis, et défigurée par les murs de séparation.

Je sais bien qu’en écrivant ces mots je n’aide en rien la résolution des conflits.

Mais je voudrais faire entendre que notre tâche éthique est de ne pas céder à la manipulation de l’horreur. 

Sinon c’est faire de l’espèce humaine une espèce aveugle, frappée de cécité spirituelle, au point de sacrifier ses semblables et de se jeter elle-même dans le gouffre. 

Il existe bien des espèces animales privées du sens de la vue, comme l’araignée sans yeux du Laos, quelque salamandre cavernicole, des écrevisses d’eau douce.

Ces créatures passent une grande partie, sinon la totalité, de leur temps dans l’obscurité. 

Mais contrairement à ses sœurs et frères araignées ou serpents dont l’absence de vue requiert de savoir apprivoiser l’ombre pour s’y protéger, l’humanité convoque ses propres ténèbres non pour s’y réfugier mais pour s’y détruire ! 

Jusqu’à commettre l’impensable en refusant de vivre les uns parmi les autres, et pour les autres.

Je pense à toutes celles et ceux, de Tel-Aviv à Gaza, qui n’ont plus à présent qu’à « crier la vie dans l’ombre de la guerre » (Euripide). 

Un cri dérisoire et tragique au cœur d’un aveuglement terrifiant. 

Massacrer des civils, des familles, des enfants, ce n’est pas se révolter ou se défendre, c’est substituer l’horreur à la justice. 

Répondre à l’injustice par la terreur, ce n’est pas combattre l’injustice, c’est semer la terreur. 

Et nul ne peut prétendre savoir ni contrôler ce qui germe d’une telle semence, jusque dans le propre cœur de ceux qui l’auront semée. 

C’est pourquoi le recours à la violence aveugle est toujours un déni de justice, contrairement à ce que certains voudraient nous faire croire. 

Il convient d’ajouter avec la même force que refuser, depuis des années, de reconnaître l’injustice que l’on commet chaque jour envers autrui, un autre peuple, c’est se jeter tête baissée dans le gouffre et y précipiter son propre peuple.

La justice veut-elle que l’on rende meurtre pour meurtre ? 

Voici la question, la seule. Je n’ai pas la réponse. Mais chacun devrait tenter de se représenter, avec lucidité, l’image que nous nous faisons de la justice parmi nous. 

La justice couverte et aveuglée du sang des crimes qu’elle prétend justifier, ou la justice horrifiée par le sang versé et qui cherche en elle une autre voie possible. 

Être juste, par-delà l’irréparable, par-delà l’injustifiable, est sans doute le dernier effort que nous aurons à faire si nous voulons rester humains « sous le soleil ».

Frédéric Boyer

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