La piété authentique

Comment être un chrétien orthodoxe pieux sans attiser les flammes de l'orgueil ?

Il y a de nombreuses années, je me souviens avoir assisté à une liturgie dans une église paroissiale et avoir remarqué un jeune homme debout devant le temple, faisant de profondes révérences, ainsi que des signes de croix fréquents et presque exagérés.

Ma première pensée a été qu'il devait s'agir d'un chrétien orthodoxe nouvellement baptisé.

Après avoir embrassé l'orthodoxie, de nombreuses personnes tombent dans le piège d'une piété exagérée, ayant d'abord été attirées par les aspects extérieurs de la foi.

Issus de traditions religieuses qui n'ont que peu d'aspects extérieurs, est-il étonnant que certains d'entre nous gravitent autour d'une telle piété extérieure ?

Certains convertis deviennent des experts en droit canonique et en rubriques liturgiques, et se comptent parmi les super corrects.

L'archevêque Averky de Jordanville (de bienhereuse mémoire) a dit des convertis qu'ils étaient comme des enveloppes et qu'ils avaient tendance à se décoller.

Rien de tout cela ne vise à diminuer l'importance de la piété extérieure, ni le fait de faire le signe de croix correctement.

La correction liturgique a sa place, et nous devrions toujours éviter le laisser-aller dans la façon dont nous faisons le signe de la croix.

Il n'est pas non plus nécessaire de se tenir au fond de l'église pendant les offices.

Ce qui est important, c'est de veiller à ce que notre piété ne soit pas destinée à être vue par d'autres.

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J'ai connu un moine qui se tenait toujours au fond du katholikon de son monastère, évitant toute manifestation publique.

Il m'a dit que la tentation d'être perçu comme un moine pieux et saint était trop forte, et qu'il avait donc pris la décision de ne pas donner aux autres l'occasion de le voir en adoration.

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Il ne faut pas en déduire que je suggère que tout le monde se tienne au fond de l'église, ou que tout le monde se batte pour les quelques places disponibles lors d'un dimanche matin bondé.

Ce que je suggère, c'est que nous nous souvenions que nous sommes là pour le culte.

Si vous vous rendez compte que les raisons qui vous poussent à vous tenir devant les autres pendant le culte sont une occasion d'orgueil, allez vous asseoir à l'arrière.

C'est le Seigneur qui doit nous voir et à qui nos actes pieux d'adoration doivent rendre hommage.

Les signes extérieurs sont censés être une aide à l'adoration, en mettant notre corps en conformité avec notre cœur.

Pour que cela se produise, nous devons garder le cœur, en veillant à ce que les aspects extérieurs ne soient pas des tentations pour l'orgueil.

Le moyen de s'assurer que notre piété nous amène profondément dans le vrai culte est d'exprimer ces actes extérieurs de culte sans grande fanfare.

Le culte orthodoxe, qui s'exprime en se tenant devant les icônes, en faisant le signe de croix avec soin et en se prosternant, instruit le cœur dans le vrai culte.

Si nous avons établi une véritable relation avec le Seigneur et que nous abordons le culte avec un cœur humble, ce qui est exprimé dans le temple, publiquement, sera authentique.

Amour dans le Christ.

Abbot Tryphon