Le Cameroun fait face à une série de meurtres ces dernières semaines. Après l’assassinat du prêtre orthodoxe Jean Jacques Ola Bebe dont le corps a été découvert à Yaoundé le 2 février dernier, c’est au tour de la ville d’Obala de vivre l’horreur. La dépouille du père Olivier Ebodé Ntsa a été retrouvée hier soir dans cette commune périphérique à la capitale.

 Le prélat a été froidement tué et son corps abandonné dans un coin de la ville d’Obala. Les auteurs de ce nouveau crime odieux n’ont pas encore été identifiés. Selon certains témoignages, le révérend Olivier Ntsa était le confident du père Ola Bébé et de Martinez Zogo, assassinés tous les deux à Yaoundé.

« Ses assassins qui se sont présentés comme des fidèles sont venus le prendre dans son domicile lui disant qu’ils ont une urgence, que la belle-mère d’un des d’eux était gravement malade et qu’ils auraient besoin de ses services. Le Père s’y est rendu sur les lieux. Ses assassins vont se sont saisir de lui et le tuer », a confié une source au lanceur d’alerte Nzui Manto.

La nouvelle de ce nouveau meurtre plonge une fois de plus tout le pays dans un état de choc. Des tueurs semblent avoir pris pour cible les hommes d’églises. En effet, le 2 juin 2017, le corps sans vie de Mgr Jean-Benoît Bala, alors évêque de Bafia, région du centre, avait été retrouvé dans les eaux du fleuve Sanaga. Trois jours plus tôt, l’évêque de Bafia avait disparu et sa voiture retrouvée sur un pont avec, à l’intérieur, griffonné sur un papier, la laconique phrase : « Je suis dans l’eau ».

Près de six ans plus tard, deux thèses s’opposent toujours : d’un côté l’Église catholique continue d’affirmer que le défunt évêque a été assassiné, et de l’autre, l’enquête officielle qui estime qu’il s’est suicidé.